Walter Percy

Passionné par la mécanique et les transports, Walter Percy Chrysler débute sa carrière dans les chemins de fer, où il se forge une belle réputation en "soignant" et en améliorant les énormes machines de l’Union Pacific.
Découvrant l’automobile au Salon de New York, en 1908, il se prend d’une nouvelle passion. Il investit toutes ses économies dans l’achat d’une voiture et cherche un emploi dans ce nouveau secteur. Il accepte un poste chez Buick, pour la moitié de son salaire précédent, et gravit peu à peu les échelons.
 

Chrysler crée sa première voiture en 1908

Après un passage chez Willys Overland, il reprend la firme Maxwell Motors, qui est au bord de la faillite. Il lance son premier modèle, la Chrysler Six, en 1924, puis absorbe totalement la vieille firme et fonde finalement la Chrysler Company, en 1925.
Fidèle à sa passion de la mécanique, Walter Chrysler n’aura de cesse d’innover en proposant des solutions originales : freins à commande hydraulique sur les quatre roues, moteur flottant, suspensions à roues indépendantes, lignes aérodynamiques, etc. Une politique qui, conjuguée à des tarifs attrayants, fera rapidement de Chrysler le troisième "grand" de Detroit. Toutefois, ce culte de la technologie finira par coûter très cher à la firme, que le décès prématuré de Walter Chrylser, en 1940, laissera privée de leader.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Chrysler entre dans le cycle infernal des réussites triomphantes et des bides phénoménaux. Toutefois, à la pointe du progrès, la firme présente d’innombrables projets révolutionnaires (voitures à turbine, véhicules futuristes, etc.), qui sont à chaque fois les stars des salons. Mais le manque de suivi industriel, la confusion entre réalisme commercial et science-fiction finit par lasser le public. Tombant dans une certaine apathie, Chrysler ne propose plus, au milieu des années 60, que des véhicules très conventionnels, toujours un peu en retard sur la concurrence. La crise pétrolière de 1973 va accélérer le processus. Resté trop longtemps fidèle à des modèles encombrants et très gourmands en carburant, Chrysler subit la crise de plein fouet.

Lee Iacocca sauve Chrysler

En 1978, le groupe est au bord de la faillite, lorsque Lee Iacocca en reprend la direction. Il sera l’homme providentiel. Dès 1982, l’entreprise équilibre ses comptes et entame immédiatement une éclatante offensive en rachetant Lamborghini, puis American Motors. Au prix de mesures drastiques, mais aussi grâce à un prêt fédéral, on peut parler de "miracle Chrysler". Avant de devoir quitter la firme, Iacocca aura le temps de la faire basculer dans la modernité, en lançant des modèles à traction avant, en pariant sur le monospace Voyager et enfin en revenant à la conquête des marchés européens. Mais après l’ère Iacocca, tous ses précieux enseignements semblent n’avoir pas profité à ses successeurs, qui mettent à nouveau l’entreprise en péril avec des gammes vieillissantes et des modèles peu séduisants.

L’accord avec Daimler-Benz, salué en son temps comme le mariage du siècle, se voulait porteur de grandes promesses… Pour l’instant, l’endettement s’est stabilisé, mais il est de notoriété publique que le courant passe plus que mal entre dirigeants allemands et américains.

PRINCIPALES DATES

1875 : naissance de Walter Percy Chrysler.

1910 : Chrysler entre chez Buick ; il en devient président en 1916, avant de démissionner en 1920.

1922 : après un passage chez Willys Overland (le futur constructeur de la Jeep), il prend la présidence de Maxwell Motors

1924 : en janvier, il présente le modèle B-70 sous le nom de Chrysler Six.

1925 : disparition de Maxwell Motors et fondation de Chrysler Company, le 6 juin.

1928 : création de la marque Plymouth et rachat de la société Dodge.

1929 : création de la division De Soto, produisant des Plymouth plus luxueuses. Elle disparaîtra en 1960.

1930 : lancement des premiers modèles à moteur 8 cylindres en ligne.

1934 : lancement des gammes aérodynamiques Airflow.

1940 : décès de Walter P. Chrysler.

1941/45 : arrêt de la production "civile" et production de matériel de guerre, dont le fameux camion Dodge 6X6.

1951 : apparition des premiers moteurs V8.

1957 : fondation de Chrysler International et installation du siège à Genève.

1958 : Chrysler prend 25 % du capital de Simca ; la marque française sera totalement absorbée en 1970.

1964 : Chrysler prend 30 % du capital du groupe britannique Rootes (Hillman, Sunbeam, Humber, Singer), puis va acquérir la totalité des parts en 1967.

1966 : acquisition de la firme espagnole de véhicules industriels Barreiros.

1970 : création de Chrysler Europe avec les marques Simca-Chrysler en France et Sunbeam-Hillman en Grande-Bretagne. Le lancement d’un modèle franco-anglais (Chrysler 160/180) concrétise cette coopération.

1977 : la Simca Horizon/Hillman Avenger est produite aux USA sous le label Plymouth Horizon et Dodge Omni.

1978 : arrivée de Lee Iacocca ; au bord de la faillite, Chrysler obtient un prêt fédéral de 1,5 milliard de dollars et cède ses filiales européennes à Peugeot.

1982/83 : grâce à la politique de Iacocca, Chrysler fait à nouveau des bénéfices. Énorme succès du Voyager.

1987 : rachat de Lamborghini et reprise d’American Motors/Jeep.

1988 : reprise des importations en France. Création des divisions Jeep (4X4) et Eagle (gamme Renault produite aux USA par American Motors).

1989 : création de la division Colt Conquest/Chrysler Import (importation et commercialisation de modèles Mitsubishi sous le label Chrysler ; ils seront ensuite diffusés par la marque Eagle).

1991 : signature d’un accord avec la société autrichienne Steyr-Puch/Daimler pour la production en Europe de Chrysler Voyager.

1992 : départ de Lee Iacocca.

1993 : revente de Lamborghini et cession des parts de capital de Mitsubishi.

1996 : accord avec BMW pour la production commune de moteurs dans une usine au Brésil.

1997 : disparition de la division Eagle.

1998 : fusion Chrysler-Daimler-Benz.

2001 : arrêt de la production et disparition de la marque Plymouth.

PRICIPAUX MODELES

1928/32 : CJ6 (6 cyl.-3 198 cm 3-62 ch).

1928/32 : S 66 (6 cyl-3 198/3 590 cm 3-65/68 ch).

1929/32 : S 70 (6 cyl.-3 590/4 360 cm 3-75/93 ch).

1929/32 : S 77 (6 cyl.-4 360 cm 3-93 ch).

1929/31 : Imperial (6 cyl.-5 030 cm 3-100 ch).

1931/33 : CM6 New Six (6 cyl.-3 568 cm 3-78 ch).

1931/33 : CD8/De Luxe Eight (8 cyl.-3 925/4 235 cm 3-82/90 ch).

1931/33 : CG Imperial (8 cyl.-4 630/6 300 cm 3-95/125 ch).

1932/34 : SCI/CO 6 (6 cyl.-3 573 cm 3-82 ch).

1932/34 : CT Royal Eight (8 cyl.-4 497/4 944 cm 3-90/98/108 ch).

1934/35 : CA/CB Six (6 cyl.-3 950 cm 3-93/100 ch).

1934/37 : Airflow/Airflow Imperial (8 cyl.-4 944/5 310/6 300 cm 3-122/130/150 ch).

1935/37 : C6 Airstream (6 cyl.-3 950 cm 3-93/100 ch).

1935/37 : CZ Airstream (8 cyl.-4 497 cm 3-105 ch).

1937/39 : C16/C18 Royal (6 cyl.-3 630 cm 3-93 ch).

1937/39 : C14/C19 Imperial (8 cyl.-4 497 cm 3-110 ch).

1937/38 : C15/C20 Custom/C17 Airflow (8 cyl.-5 310 cm 3-135 ch).

1939/42 : C23 Imperial/New Yorker/Saratoga (8 cyl.-5 310 cm 3-140 ch).

1939/42 : Royal/Windsor (6 cyl.-3 950/4 130 cm 3-110 ch).

1946/51 : Royal/Windsor (6 cyl.-4 130 cm 3-114 ch).

1946/51 : Saratoga/New Yorker/Crown Imperial (8 cyl.-5 310 cm 3-135 ch).

1951/54 : Saratoga/New Yorker/Imperial/Crown (V8-5 426 cm 3-180/235 ch).

1952/54 : Windsor (6 cyl.-4 106 cm 3-119 ch).

1955/57 : Windsor (V8-4 926/5 426 cm 3-188225/250 ch).

1955/59 : New Yorker (V8-5 426/5 798/6 423 cm 3-250/280/325 ch).

1955/59 : 300 (idem New Yorker, sauf 300/350/390 ch).

1957/59 : Windsor/Saratoga (V8-5 798 cm 3-285/295 ch).

1959/61 : Windsor/Saratoga (V8-6 286 cm 3-305/325 ch).

1959/65 : New Yorker et 300 (V8-6 746 cm 3-350/380 ch).

1961/65 : Newport (V8-5 810 cm 3-265 ch).

1966/71 : Newport (V8-6 286 cm 3-270 ch).

1966/71 : New Yorker et 300 (V8-7 206 cm 3-350/375 ch).

1972/77 : Newport (V8-5 898 cm 3-255 ch).

1972/77 : NewYorker (V8-7 206 cm 3-335/370 ch).

1974/79 : Cordoba (V8-5 210/5 898 cm 3-155/195 ch).

1977/81 : Le Baron (6 cyl.-3 678 cm 3-100/110 ch et V8-5 210/5 898 cm 3-155/195 ch).

1978/82 : Newport/New Yorker (idem Le Baron, 1977).

1979/83 : Cordoba (idem Le Baron, 1977).

1980/83 : Imperial (V8-5 210 cm 3-140 ch).

1982/86 : Le Baron + coupé/cabriolet (4 cyl.-2 213/2 555/2 501 cm 3-84/92/101 ch) et Turbo (4 cyl.-2 213 cm 3-144 ch).

1982/86 : E Class/New Yorker (4 cyl.-2 213 Turbo/2 555 cm 3-144/104 ch et 2 501 cm 3-101 ch).

1982/86 : Newport/Fifth Avenue (V8-5 210 cm 3-142 ch).

1983/87 : Laser Turbo (idem Le Baron Turbo).

1985/89 : Maserati Q Coupé (4 cyl.-2 213 cm 3 Turbo-176 ch et 16V De Tomaso 208 ch).

1986/95 : Le Baron coupé/cabriolet (4 cyl.-Turbo 2 213 cm 3-146/174 ch et 2 501 cm 3-100 ch/Turbo 150 ch + V6-2 972 cm 3-140 ch).

1987/93 : New Yorker (V6-2 972/3 301 cm 3-141/151 ch).

1989/94 : Le Baron Sedan (4 cyl.-2 501 cm 3-100 ch/Turbo 150 ch et V6-2 972 cm 3-140 ch).

1989/93 : Fifth Avenue/Imperial (V6-3 301/3 778 cm 3-151/165 ch).

1989/94 : ES/Saratoga (gamme Export, idem Le Baron Sedan).

1989/92 : Voyager (idem Plymouth Voyager).

1992/95 : Voyager II (4 cyl.-2 501 cm 3-100 ch et V6-2 972/3 301 cm 3-140/150 ch + 4 cyl.-TD 2 499 cm 3-118 ch).

1992/97 : Concorde/Vision (V6-3 301/3 523 cm 3-150/214 ch).

1992/97 : New Yorker LHS (idem Concorde).

1993/en cours : Viper/Viper GTS (idem Dodge Viper).

1994/99 : Neon (4 cyl.-1 796/1 996 cm 3-115/133 ch).

1994/2000 : Cirrus/Strattus (4 cyl.-1 996/2 429 cm 3-134/140 ch et V6-2 497 cm 3-162 ch).

1994/2000 : Sebring Coupé (4 cyl.-1 996 cm 3-142 ch et V6-2 497 cm 3-163 ch).

1996/2000 : Sebring Convertible (4 cyl.-2 429 cm 3-150 ch et V6-2 497 cm 3-163 ch).

1996/2000 : Voyager/Grand Voyager (4 cyl.-1 996/2 429 cm 3-133/150 ch et V6-3 301/3 778 cm 3-158/166 ch + TD-2 499 cm 3-115 ch).

1997/en cours : Concorde II (V6-2 736/3 231 cm 3-200/220 ch).

1997/en cours : LHS (V6-3 518 cm 3-257 ch).

1998/en cours : 300 M (6 cyl.-2 736/3 518 cm 3-202/257 ch).

1999/en cours : PT Cruiser (4 cyl.-1 996/2 419 cm 3-130/150 ch).

2000/ en cours : Sebring Coupé/Sedan/Convertible (4 cyl-1 996/2 419 cm 3-141 ch et V6-2 736 cm 3-202 ch).

2001/en cours : Voyager/Grand Voyager (4 cyl.-2 429 cm 3/TD-2 499 cm 3-147/141 ch et V6-3 301/3 778 cm 3-174/215 ch).

2001/en cours : Nouveau Cherokee ( V6 3700cc)

2002/ en cours : Version CRD du PT Cruiser et Grand Cherokee

2003/en cours : Restylage du Grand Cherokee et Sebring Cabriolet.

CHRYSLER ET LA COMPETITION

Le championnat Nascar (ou stock-cars = voitures de série) sera le terrain de chasse privilégié du groupe Chrysler. Avec pour finalité la conquête du marché intérieur américain, la marque prendra souvent l’ascendant sur General Motors et Ford, ses rivaux de Detroit.
Dès 1954, Lee Petty (le père de Richard) offre à Chrysler son premier titre national, mais, en dépit des nombreux succès des Chrylser 300, le groupe devra attendre 1964 pour remporter un nouveau titre. Champion en 1964 sur une Plymouth, Richard Petty récidivera en 1967, 1971 et 1972, puis en 1974 et 1975 sur une Dodge. Six titres agrémentés par cinq victoires aux 500 Miles de Daytona, la plus prestigieuse épreuve du calendrier. Enfin, si la couronne échappe à Petty en 1970, le titre revient tout de même à Chrysler, qui aura survolé la saison avec 38 victoires acquises par les Plymouth Superbird/Dodge Daytona. Une domination outrancière qui amènera les autorités sportives américaines à bannir les V8 à culasse hémisphérique (l’atout principal des mécaniques Chrysler), ainsi que les éléments aérodynamiques. Les grandes difficultés financières du groupe entraîneront l’arrêt des activités sportives à la fin de la saison 1977.

Des succès aux 24 Heures du Mans

Chrysler se lance dans l’aventure des 24 Heures du Mans dès 1925, avec une Six qui terminera l’épreuve mais ne sera pas classée pour "distance insuffisante". En 1928, la prestation de Chrysler sera nettement plus glorieuse, avec les 3 e et 4 e places au classement général. De nouveau à l’arrivée en 1929 (6 e et 7 e places), la marque américaine désertera le circuit de la Sarthe jusqu’en 1976, où une Dodge "Nascar" fera une brève mais très remarquée apparition.
Enfin, avec le lancement des Dodge/Chrysler Viper, la marque retrouve la piste dès 1994. En 1996, l’équipe française Oreca, de Hugues de Chaunac, aligne des Viper, avant de se voir confier officiellement, deux ans plus tard, le développement et l’engagement en course des voitures. Les résultats ne se font pas attendre : doublé au classement GTS au Mans en 1998, 1999 et 2000, mais aussi deux victoires en GTS au championnat américain et quatre couronnes mondiales dans le championnat FIA-GT entre 1997 et 2000. Meilleure GT de sa génération, la Viper a aussi accroché à son imposant palmarès une victoire "toutes catégories", aux 24 Heures de Daytona 2000.
Une réussite exemplaire qui a incité Chrysler et Oreca à développer un programme plus ambitieux, avec un prototype à mécanique Chrysler. Débutant en 2000, les "protos" n’ont pour l’instant accroché que des places d’honneur

L’histoire du logo

Le "Winged Badge" (apparu en 1995) combine un médaillon elliptique Chrysler, qui rappelle le médaillon original avec un cercle bleu (le Gold Seal, utilisé pour la première fois en 1924, sur la Chrysler Six), et le bouchon de radiateur en forme d’ailes de l’époque, cette combinaison symbolisant la puissance et l’envol. Un sigle qui a succédé au fameux "Pentastar" (une étoile blanche à cinq branches sur fond bleu), qui symbolisait la présence et le rayonnement du groupe Chrysler sur les cinq continents. Logo du groupe Chrysler apparu en 1964, le "Pentastar" était aussi l’emblème des différentes marques (Plymouth, Dodge, etc.), dont les noms apparaissaient en "sous-titre".

Merci Gilles du PTCCA

Cf Album dédié

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